La Peinture murale et la Maison en tant que Sanctuaire
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7. (multiple vanishing points)
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Dissolution et Devenir – la perspective métaphysique
1. Villa di Poppea, Oplontis, salle 15.  Peinture murale représentant l’entrée vers un temenos dédié à Apollon, comme l’indiquent la présence du trépied apollonien, de la torche et d’un bucranium, ou crâne de taureau, qui sont visibles dans l’entrée dotée d’une grille, au-delà de laquelle des imagines clipeatae, ou boucliers ornés de portraits des ancêtres, dénotent l’héroïsation d’ancêtres familiaux.

La proposition de Gilbert-Charles Picard n’aurait pas pu bénéficier d’une base systématique sans la transition d’une composition plane à une composition spatiale qui s’est produite dans la peinture murale romaine au début du 1er siècle av. J.-C. Le nouveau trait distinctif par excellence qui avait orchestré ce changement était la perspective linéaire. Elle dissolvait le caractère jusqu’alors plan du mur de manière à créer des réalités virtuelles sophistiquées (fig.1). Même si celles-ci n’étaient pas rigoureusement conformes aux lois régissant la perspective, établies près de mille quatre cents ans plus tard, leur orientation au sein de la pièce créait des compositions en trompe-l’œil très convaincantes. Comme l’a judicieusement fait remarquer Picard, l’image qui avait fini par dominer ce nouveau développement était celle de l’entrée. Sa représentation picturale a endossé diverses formes: des portes, des portiques, des façades à fronton, des entrées murées, des entrées menant à une grotte, ou à une caverne, ainsi que des tombes dans un édicule. Ces images ont donc acquis une signification eschatologique ou divine en raison de leur proximité visuelle avec les statues de déités, les tholoi, les stelae, les naiskoi, les encensoirs, les offrandes de nourriture et les objets votifs ou sacrificiels. Comme l’a fait remarquer Picard, ce mélange d’imagerie fonctionnelle et spirituelle représentait invariablement soit un tombeau stylisé soit le téménos d’un sanctuaire.