Cette publication en ligne est dédiée aux artistes inconnus, dont les œuvres sont reprises dans ce projet, et à Gilbert-Charles Picard, dont la proposition « absurde » sur la signification attribuée à l’imagerie de la fausse-porte dans les demeures italo-romaines, m’a guidé tout au long de ma recherche:

« Cette porte, nous la trouvons dans tous les arts antiques, sauf dans celui de la Grèce classique, pendant plus de mille ans, avec une signification constante : c’est l’entrée des enfers, ou, ce qui revient au même, celle du tombeau. Comment aurait-elle une autre valeur dans la peinture romano-campanienne? ».

« Cette conclusion obvie a été pourtant universellement écartée jusqu’ici parce que personne n’a voulu admettre qu’un Romain ait pu avoir l’idée de faire peindre sur le mur de sa chambre à coucher une façade de tombeau, peu propre à suggérer des idées plaisantes, et capable au contraire de donner des affreux cauchemars à quiconque croyait aux revenants, ce qui était le cas de presque tout le monde. Pourtant cette idée apparemment absurde le devient beaucoup moins si nous nous remémorons quelques données bien connues de la vieille religion romaine. ».

Dédicace
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Villa di P. Fannius Synistor, Boscoreale c. 50BC

( Gilbert-Charles Picard L’art romain, 1968, p.97 )

Picard n’a pas cherché à étayer son propos, mais si cette observation se révèle vraie, elle engendre de sérieuses répercussions sur l’étude des antiques peintures murales romano-campaniennes. Si la porte est utilisée comme indice au sens sémiologique du terme alors nous nous devons de repenser le cadre conceptuel des peintures murales romaines au sein des intérieurs privés, comme nous nous devons de remettre en cause leur signification, liée aux différentes théories survenues après la découverte de ces œuvres antiques.
Southsea, England, February 2010
Maurice Owen
Traduction par Kwan-Yu Lam