La psychologie de l’attente

Comme Parrhasius, les artistes romains ont créé des supercheries semblables reposant sur la psychologie de l’attente. Au lieu de rideaux, ils représentaient des murs perpendiculaires au vrai mur ; le mur physique était donc psychologiquement enterré sous son simulacre. De cette façon, le mur peint permettait de créer d’autres vues au-delà de lui-même et du mur physique à présent inexistant. 

volontairement séparé du monde physique avec un cadre. Les peintures murales, par contre, pouvaient nier le support physique ainsi que leur propre présence puisqu’elles pouvaient fusionner de façon homogène avec l’environnement physique qui les accueillait. Certains exemples illustrent parfaitement ce qui arrive lorsque l’art de la dissimulation et la dissimulation de l’art sont combinés (fig. 1), une dynamique très bien comprise du rhétoricien romain du début du premier siècle Quintilien et du philologue allemand du dix-septième siècle Junius. « Pour faire court, comme pour de nombreux autres types d’art, la force principale de l’Art consiste surtout à dissimuler prudemment l’art ; la principale force et puissance de "l’Art de la peinture" consiste donc spécialement en cela, on ne dirait pas de l’art. "Mais nous ne pouvons le supporter" affirme Quintilian, "et nous pensons l’art perdu, à moins qu’il n’apparaisse vraiment ; alors qu’il cesse plutôt d’être de l’art, lorsqu’il est trop apparent". » (Junius, 1638, p. 290 ; Quintilian, IV, 2, 127).

Deuxième style en tentant d’établir des antécédents. Ces recherches ont conduit à une grande quantité d’informations intéressantes sur les sources de développement et les influences possibles, comme une peinture d’une tombe macédonienne et une scénographie de théâtre, mais très peu d’informations sur la signification contemporaine de ces tout premiers exemples très sophistiqués de peinture en perspective. Un tel problème peut se régler en adoptant l’approche analytique fondée sur le concept de la perspective comme forme symbolique d’Erwin Panofsky, dans lequel il affirme que chaque société crée sa propre forme de perspective en fonction du besoin de symboliser ses valeurs culturelles (Panofsky 1927). Et, étant donné que tout signifiant possède une certaine valeur, même les illustrations soi-disant décoratives ou ornementales doivent jouer un rôle dans le cadre symbolique de la perspective.

La théorie de Panofsky, associée à la conception des valeurs esthétiques inhérentes à la peinture murale romaine comme étant issues des concepts de decorum et non de décoration, a entraîné des théories radicalement nouvelles concernant la fonction sociale de la peinture murale romaine, un point qui sera abordé dans les prochains chapitres.

A la rencontre des peintures murales
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