Le chevauchement entre le décor de théâtre et la peinture murale domestique semble devoir son origine au fait que, probablement, les mêmes peintres étaient chargés de réaliser les deux types d’activités. Leur compréhension hautement développée de la perspective linéaire et atmosphérique ainsi qu’une approche sophistiquée de ce que nous appelons ajourd’hui la gestall psychologie ont sans doute contribué à fournir à ces artistes des commandes leur donnant la possiblité de créer un chevauchement symbiotique entre le théâtre et La maison en tant que théâtre. Le résultat n'était pas simplement un fac-similé d’un décor de théâtre dans la maison, mais une réalité bien plus surprenante. Ces artistes sont allés au-delà des simples lois qui gouvernent la perspective pictoriale dans la peinture d’un décor; ils ont créé des mondes virtuels tri-dimensionnels si sophistiqués qu’ils n’ont pas seulement trompé les oiseaux, comme le relate Pline à propos de la vraisemblance dans un décor de théâtre (Pline l’Ancien, Nat. Hist. 35.23), mais ils ont permis à la maisonnée de vivre dans un espace où chacun pouvait se déplacer avec fuidité entre des mondes physiques et métaphysiques (figs.1-5).