Les décors de théâtre antique les et les peintures murales: preuves visuelles

Au vu de la quantité colossale de littérature supportant la connexion entre les décors de théâtre antique et les peintures murales romano-campaniennes, on ne peut qu’être surpris de remarquer que le nombre de preuves matérielles, en termes de peintures murales considérées comme dépeignant des décors de théâtre antique, est relativement réduit, selon l’auteur de la définition envisagée. En plus de se faire rares (leur nombre dépend des définitions propres aux différents auteurs), ces œuvres varient également en termes d’éléments de composition. Par le biais de cette observation, les peintures peuvent être réparties en deux groupes différents, l’un constitué  de décors incluant de présumés acteurs jouant des pièces de théâtre identifiables, et l’autre formé de décors de théâtre exempts de tout acteur.

Des représentations d’acteurs et de mises en scène théâtrales

Les œuvres les plus citées comme exemples de représentations d’acteurs sur scène en pleine performance sont de dimensions plutôt modestes et ressemblent donc à des illustrations, contrairement aux grandes peintures murales dépourvues d’acteurs. Dans le premier groupe, une distinction peut être réalisée entre les acteurs sur scène et les figures associées aux mythes antiques, à la poésie narrative ou aux mythes dans leur version dramatisée. Par exemple, personne ne peut vraiment affirmer avec conviction qu’une peinture murale comme Le sacrifice d’Iphigénie, de la casa del Poeta Tragico et de la casa di Menandro, soit directement inspirée du mythe en soi ou de sa version dramatisée, car ces œuvres ne comportent aucune référence à une scène ou à un décor de théâtre (figs.1-2). À l’inverse, la peinture murale intitulée l’Iphigénie en Tauride, découverte dans la casa dei Pinarius Cerialis, semble reproduire des évènements décrits dans la version d’Euripide, inscrite dans un contexte de mise en scène théâtrale (fig.3). Les peintures retrouvées dans la casa di Apollo montrent, peut-être, des caractéristiques tout à fait similaires (fig. 4). Les deux peintures murales arborent des éléments architecturaux comme des portes multiples, des colonnades disposées en étages et des niches abritant des sculptures similaires à celles trouvées dans de nombreux théâtres romains antiques (fig.5).

Il existe ausi quelques exemples de vignettes au sein de plus grandes peintures murales qui sont envisagées comme des illustrations de soi-disant décors permanents nommés scaenae frons (fronts de scène). Un exemple de ce type de représentation a été mis au jour dans le Palais doré de Néron (Domus Aurea). Puisque les théâtres romains permanents existaient dans beaucoup de grandes villes de l’Empire depuis le premier siècle apr. J-C, ce rapport entre le faible nombre de peintures dépeignant des décors de théâtre et le nombre élevé d’œuvres inspirées de scènes mythologiques dépourvues de toute mise en scène théâtrale, peut vraisemblablement surprendre encore plus.

La Maison en tant que théâtre
House of the Tragic Poet 1
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