L’Elysium sur terre
Véritables habitations miniatures réservées aux dieux et esprits tutélaires, les lararia constituaient le coeur du culte lié à la protection et au bien-être de la maisonnée. Leur association avec des numina apotropaïques et favorables tels que les Lares, les Pénates ou les Génies reliaient la maison et la maisonnée à des mondes métaphysiques sans danger, à l’instar des paradeisoi, les jardins clos qui reflétaient le paradis éternel sur terre, l’Élysée (fig. 1). Cet ensemble de métaphores iconiques conférait un caractère sacré à la maison ainsi qu’au sol sur lequel elle était érigée, d’où émergeaient des serpents en quête d’offrandes éternelles. Au regard d’une telle iconographie, comment la maison pourrait-elle être considérée sinon comme un espace protégé – un sanctuaire ?
Les preuves visuelles mises à part, certaines preuves écrites semblent confirmer l’opinion que la maison romaine se devait d’être à la fois un espace semblable à un sanctuaire et un lieu d’interactions sociales et commerciales. Et quel meilleur endroit pour trouver ces preuves écrites que dans la domus même ? Dans la Casa del Moralista à Pompéi, une inscription demande aux visiteurs de ne pas violer le caractère sacré de la maison, de se comporter avec le respect et le decorum attendus, et dès lors, de contribuer à créer une atmosphère de repos et de tranquillité.
|