Bien que formulée dans un contexte différent, l’observation de John Clarke au sujet des avantages et des inconvénients de l’approche des spécialistes en histoire sociale est également pertinente dans le cas présent : « […] les différentes découvertes en histoire sociale de l’art à d’autres périodes reposent sur la question de savoir pourquoi un commanditaire paie-t-il pour qu’un artiste crée des représentations visuelles spécifiques. » et « Mon expérience avec cette approche a révélé, à la fois ses avantages et ses inconvénients. Ni l’art, ni l’architecture n’existent en dehors de tout contexte, et le rôle du spécialiste en histoire sociale est de recréer au mieux le contexte autour de l’art. Il ou elle doit se demander : Qui a payé ? (le commanditaire) ; Qui observe ? (le spectateur) ; Qui l’a réalisé ? (l’artiste/l’architecte) ; Dans quel contexte le spectateur l’a-t-il observée ? (une réception et un rituel) ; Quelles autres formes artistiques lui sont similaires ? (modèles iconographiques). Bien que ces questions paraissent évidentes, il est difficile d’y répondre correctement. L’historien de l’art doit prendre des risques s’il/elle souhaite poursuivre dans cette optique de recherche. »
(issu de l’article de Clarke dans le Bryn Mawr Classical Review [98.1.20] dans The Insula of the Menander at Pompeii de Roger Ling et coll., vol. 1, 1997).
Pour finir, ne perdons pas de vue dans cette critique que la peinture murale n’était pas une solution bon marché comme les papiers peints vinyles Fablon des années 1960, qui pouvaient soi-disant embellir n’importe quelle surface avec une fausse finition ou des visions idylliques. À Pompéi, le potentiel de transformation de la peinture permettait aux habitants d’« inviter » leurs dieux et leurs ancêtres dans leur environnement domestique et il donnait aux récits mythologiques le pouvoir de s’associer avec des événements du quotidien. Peut-être plus important encore, la peinture créait des visions cathartiques de l’Élysée visibles au-delà des dimensions spatiales des pièces.
Et c’est bien là que réside la contribution majeure des artistes romains (certains auraient pu être grecs ou d’origine grecque) à l’histoire de la peinture. Ces artistes ont créé une dynamique visuelle tellement élaborée du point de vue spatial qu’aucune technique n’a réussi à l’égaler avant la Renaissance et l’arrivée des réalités virtuelles assistées par ordinateur.
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