De la célébration apollinienne consolante, et tranquille du retour à la santé de Marie-Thérèse dans les eaux-fortes de L'Atelier du sculpteur, on passe alors à un registre dionysiaque dans les 11 eaux-fortes du Minotaure réalisées entre la mi-mai et la mi-juin 1933. Ces dernières représentent une muse entièrement guérie parce qu'elles affichent principalement une débauche dionysiaque sous la forme d'un désir et d'une gratification sexuels sans entraves. La série commence sur une note de célébration qui représente le minotaure portant un toast à sa muse bien-aimée indiquant son retour complet à la santé (Fig.28). Cependant, ce reste de tranquillité apollinienne se transforme rapidement en passion lubrique alors que le sculpteur autrefois bienveillant rejoint le Minotaure lubrique dans une séance de beuverie orgiaque (Fig.29). Le Minotaure paie ensuite le prix ultime de ses transgressions sexuelles lorsqu'il est ignominieusement poignardé à mort dans une arène par un jeune assaillant, tandis que, de manière onirique, de multiples représentations de Marie-Thérèse la montrent captivée par cette rencontre sanglante. (Fig.30-31). En termes autobiographiques, les excès du Minotaure pourraient être compris comme une articulation mythique du désir refoulé de Picasso pendant qu'il attendait que sa muse se rétablisse complètement.
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