L’ambiguïté stylistique associée au Quatrième style « Fantastique » est en partie due aux possibilités considérables de rénovation et d’innovation après le tremblement de terre de 62 ap. J.-C.
« Entre cette année-là (62 ap. J.-C.) et 79, un plus grand nombre de murs étaient probablement fraîchement décorés en comparaison à quelque autre période antérieure équivalente dans l’histoire de la ville. C’est pourquoi les exemples de décorations de Style Fantastique sont plus nombreux que ce à quoi on aurait pu s’attendre au vu de sa popularité à ce moment-là ; ils attribuent la tendance dominante aux restes des peintures dans les ruines et celui-ci est généralement le style évoqué lorsqu’on fait référence aux décorations murales de Pompéi. » (August Mau, 1899, p. 460)

Une autre interprétation plausible est que toute composition difficilement classable dans le Premier, Deuxième ou Troisième style était par conséquent attribuée au Quatrième, d’où le nombre imposant de cette catégorie. L’absence de toute cohérence stylistique tend à appuyer cette hypothèse, faisant ainsi des peintures « post-tremblement de terre » un amalgame pluraliste des trois autres styles plutôt qu’un « style » à part entière.

L’étude typologique des peintures murales de Pompéi et d’Herculanum réalisée par Mau a accentué les différences stylistiques entre les « quatre » styles. De plus, comme mentionné précédemment, des études complémentaires axées sur ses théories ont tenté de définir des phases intermédiaires ou des étapes de transition dans chaque style. Des critiques moins favorables pourraient affirmer que l’identification de phases antérieures et postérieures dans chaque style était seulement une façon de concilier le fait que de nombreuses peintures murales classées dans le Troisième ou le Quatrième style sont indiscernables et, inversement, que des peintures murales comme celle trouvée dans le tablinum de la Casa di M. Lucretius Fronto, un exemple de Troisième style souvent cité, possèdent plus de traits du Quatrième et du Deuxième style que les peintures appartenant véritablement à ces deux styles (fig.1 et 2). 

 

A la rencontre des peintures murales
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