Toutefois, Margaret Bieber, dans sa publication extrêmement influente, intitulée The History of the Greek and Roman Theatre, a rédigé: […] « A scaenae frons painted by Apaturius of Alabanda for the ecclesiastrion at Tralles, […] is mentioned by Vitruvius (VII.5.5) ». (Bieber, 1971, p. 168). L’introduction de scaenae frons par Bieber dans le texte de Vitruve sur Apaturius peut bien avoir influencé la traduction subséquente du même passage réalisée par Rowland et Howe : « Apaturius set his elegant hand to decorating the scaenae frons of the tiny theatre, […] » (Rowland et Howe, 1999, p. 92), où le terme scaenae frons a remplacé episcaenium et scaenae. Beyen a illustré la conception d'Apaturius au moyen d'une reconstruction dessinée avec la légende, "Die Scaena Frons des Apaturius". Il a reproduit le compte rendu de Vitruvius de ce projet en prenant des éléments visuels provenant d’au moins trois différentes peintures murales pompéennes.)
La même relation avec des passages qui concernent le théâtre et en particulier la façade à colonnades, à l’arrière de la scène du théâtre, peut être établie si l’on se réfert à l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien, plus récente que De Architectura de quelques décennies. Plusieurs auteurs ont fait référence à Pline l’Ancien en ce qui concerne sa description de l’usage extravagant et luxueux des colonnes et des statues dans la « scaenae frons » commandée en 58 av J.C. par M.Scauri (Pline l’Ancien, Naturalis Historia 36.114-15). Toutefois, quand on examine le texte latin, on peut constater que Pline l’Ancien, comme Vitruve, utilise le mot scaenae et non scaenae frons pour décrire la façade à colonnades située à l’arrière de la scène. Pourquoi accorder tant d’importance à ces évènements? Après tout, l’histoire de la dénomination est parsemée d’emprunts linguistiques et de glissements de sens. Or, dans ce contexte, je pense que ces transformations jouent un rôle fondamental, car l’usage à la fois actuel et répandu de scaenae frons a de toute évidence réorienté les lectures contemporaines des passages clefs utilisés pour associer les décors de théâtre antique aux peintures murales domestiques. Par conséquent, plusieurs peintures murales au thème architectural sont fréquemment qualifiées de représentations de scaenae frons.
Après l’emploi de scaenae frons dans le seul but de décrire la localisation de la scène dans les écrits de Vitruve, ce terme n’a plus jamais été observé dans aucun texte jusqu’à la fin du XIXe siècle, où il a réfait surface dans l’édition de 1890 de l’ouvrage A Dictionary of Greek and Roman Antiquities dans la section Theatrum : « The Roman type of theatre is simply the Greek type modified in certain particulars. The ground-plan is thus described by Vitruvius. In a circle, of the same diameter which the orchestra is to have, inscribe three equilateral triangles. Take one side of any triangle, and let this be the back wall of the stage, scaenae frons, (A B) »)" (William Smith 1890 : 820).

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