Type II - le sanctuaire de type «tholos»

A.G.M Little caractérise les peintures murales au style tragique de type II comme des entrées centrales murées laissant entrevoir dans leur partie supérieure un sanctuaire de type « tholos ». Cette catégorie est illustrée par les peintures murales présentes sur les murs latéraux dans l’oecus de la casa del Labirinto (fig.1), dans le cubiculum M de la villa di P. Fannius Synistor à Boscoreale (fig.2); et dans un fragment de la villa di Diomede. (fig.3).

Une fois de plus, un problème fondamental se pose quant à la considération de ces œuvres en tant qu’illustrations possibles de décors de théâtre, car aucune d’entre elles ne représente ni des entrées vers des palais royaux ni des objets uniquement associés à la royauté ou même à un statut social élevé. La tholos, l’image centrale dans toutes ces peintures, est liée la commémoration des divinités ou des ancêtres. Sa place dans un espace doté de murs ou de colonnes est destinée à mettre l’accent sur cette fonction particulière. Une projection axonométrique de l’espace entourant la tholos de la casa del Labirinto en est l’exemple-même. La présence de frontons brisés au-dessus de la tholos confirme le caractère commémoratif de la structure architecturale observée, que cet édifice soit dédié aux divinités, aux ancêtres ou aux deux entités. Les frontons tronqués, retrouvés dans les sépultures sculptées à même la pierre à Petra en sont la preuve formelle. Cette lecture particulière est renforcée par les offrandes de nourriture dépeintes dans les trois œuvres, par les brûleurs d’encens dans les peintures de la Villa P. Fannius Synistor et par un autel dans les peintures de la casa del Labirinto.

Le rite du culte est illustré de manière univoque dans la peinture de la villa di Diomede, où une femme dépose une poire au pied de la tholos (fig.4).  L’espace occupé par la peinture vaut la peine d’être mentionné, car l’œuvre ne recouvrait pas l’entièreté du mur, mais a été peinte en tant que vignette intégrée dans une plus grande composition, semblable aux peintures rencontrées dans la casa dei Vettii.

Comme mentionné auparavant, l’aigle et la couronne dépeints dans la tholos de la casa del Labirinto ne sont pas forcément synonymes ni de royauté ni même d’une présence impériale, car la peinture est généralement considérée comme antérieure à l’instauration de l’Empire. L’aigle, symbole de l’apothéose, correspond aussi parfaitement au concept de tholos en tant que sanctuaire honorifique. La présence des défunts élevés au rang de héros, évoquée par les médaillons en forme de bouclier placés entre chaque colonne renforce cette idée, à l’instar de la présence de Dionysos, symbolisée par le lierre s’enroulant autour des colonnes. En conclusion, nous n’observons pas une représentation de palais royal, mais bien une composition chargée d’une fonction cathartique, permettant aux vivants de « matérialiser » à nouveau leurs défunts à travers l’acte de mémoire. La tholos invite au réconfort par le biais du culte des divinités et de la commémoration des ancêtres. Ainsi, bien que cette association funéraire puisse être teintée d’une nuance tragique, sa véritable fonction est d’incarner l’espoir grâce au renouveau dans l’éternité.

La Maison en tant que théâtre
Oecus Corinthius, HOuse of the Labyrinth 1
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1. Casa del Labirinto - mur latéral oecus Corinthius