De nombreuses vignettes retrouvées dans bon nombre d’endroits de Pompéi et d’Herculanum dépeignent des sanctuaires où sont réalisées des offrandes aux dieux et aux ancêtres. L’histoire que racontent ces peintures étaye le fait que les peintures murales romaines jouaient le rôle d’entrée vers des mondes métaphysiques. Bien que les vignettes soient souvent insérées dans des compositions plus grandes, elles regorgent néanmoins d’informations précieuses sur les sacrifices, l’architecture des sanctuaires et leur interaction symbolique avec la nature (fig. 1). [Elfriede R. Knauer voit dans cette image un sanctuaire abritant un moulin à vent égyptien qui, tous deux, « évoquent une existence intense et des sentiments de bien-être et de bonheur suprême ». (Knauer, 1990, p. 16)]

Les nombreuses vignettes de sacrifices révèlent également que les offrandes prenaient de nombreuses formes telles que des gâteaux, du vin, de l'encens, des poissons, du gibier à plumes et à poils ainsi que d'autres animaux (fig. 2). Un fragment d’une peinture murale, conservée désormais au Museo Archeologico Nazionale di Napoli montre clairement un sacrifice où une femme dépose une poire au pied d’une tholos. La poire, vraisemblablement l’emblème d’Héra (Junon), d’Aphrodite (Vénus) ou de Pomone, la déesse italienne des jardins et des récoltes, est étonnamment grosse par rapport à la femme. D’une manière presque enfantine, l’énorme poire met l’accent sur le rituel votif et la hiérarchie associée au sacrifice. Le poisson et l'oiseau suspendus de part et d'autre font écho au thème de la nourriture et désignent également les royaumes situés au-dessus et en dessous de celui de l’homme. Les masques démoniaques suspendus de part d’autre de l’ouverture de l'édicule renforcent encore le sens associé à la protection apotropaïque (fig. 3 et 4).

Fausses-Portes: Rituel du culte et offrandes de nourriture
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